Yao Basile fait une suggestionINVESTIGATION 

Côte d’Ivoire: Quand M. Yao Basile a peur de la suite dans son pays, il faut le lire pour comprendre sa crainte.

Quand les élections approchent et quand rien n’est fait, ça fait peur, c’est du moins la crainte que M. Yao Basile délégué PDCI RDA Paris, Seine et Marnes.

Yao Basile craint le pire

Il nous a fait parvenir sa plaidoirie que nous estimons nécessaire de vous faire partager. C’est une tribune de libre penseur qui attend tout le monde. D’ailleurs, il n’a pas signé en sa qualité de délégué, mais de membre du bureau politique.

Comment pour un pays qui s’étend sur 322 462 km2, avec une population estimée à plus de 27 481 086 on puisse lui soustraire des électeurs ? Nous sommes en Côte d’Ivoire, pays d’Afrique de l’Ouest, doté de stations balnéaires, de forêts tropicales et d’un patrimoine colonial Français, pays du Président Félix Houphouët Boigny…

Quand je pense que c’est de ce pays dont je suis originaire qui se trouve dans une situation chaotique, ce pays qui a tant donné de sa sueur et récemment de son sang pour faire hisser des nouveaux dirigeants à sa tête, qui ferment les yeux, sur ces inégalités flagrantes, je ne fais que produire cette pensée.

Il faisait bon vivre, les années Houphouët jusqu’à ce que le pays connaisse son premier coup d’état militaire le 24/12/1999. Depuis, plus rien n’est comme avant. Comme un morceau de tissu, déchiré et cousu, il laissera toujours des traces.

Vers une élection à risque?

Notre contribution, porte sur l’organisation de l’élection présidentielle démocratique, apaisée et inclusive.

La Côte d’Ivoire, notre beau pays, se trouve sous la rampe des projecteurs, focalisée sur les élections présidentielles qui se dérouleront d’ici 6 mois exactement ? Le spectre de 2010 est encore présent dans les esprits, ce que je conjure, sans cesse dans mes prières.

Notre objectif est de faire prendre conscience qu’il nous faut, en Côte d’Ivoire, des élections apaisées. Or, des élections apaisées font appel à des règles démocratiques, transparentes, consensuelles et une participation inclusive.

Nous le savons et l’affirmons que comparaison n’est pas raison. Une petite étude de deux cas nous interpelle. Nous restons en Afrique de l’Ouest et nous allons, nous pencher sur celui du Ghana voisin et notre pays, la Côte d’Ivoire.

I / Au Ghana voisin, c’est :

  • 338.540 Km2
  • 29.340.248 habitants
  • 15.712.499 inscrits (électeurs)

II/ En Côte d’Ivoire, c’est :

  • 322.462Km2
  • 27.481.086 habitants
  • 6.301.189 inscrits (électeurs)

Lorsque nous observons de près ces deux cas, nous comprenons que la Côte d’Ivoire qui a depuis belle lurette un collège électoral de 6.301.189 électeurs, dispose de près d’une dizaine de millions d’électeurs potentiels dans la nature à inscrire sur la liste électorale. Mais, Comment faire ?

Tout devait partir d’un bon et rigoureux recensement général impartial de la population. Le dernier dont dispose notre pays a été reconnu approximatif, par la faute des responsables de cette opération, datant de mai 2014 avec un chiffre de 22.671.331 habitants. Pour accomplir ce travail minutieux qui demande du temps, il ne pourra s’effectuer dans ce laps de temps qui nous sépare aujourd’hui de la prochaine présidentielle d’octobre 2020.

C’est pourquoi, nous disions dernièrement que les élections présidentielles d’octobre 2020 deviennent intenables si nous voulions sortir définitivement des joutes électorales qui conduisent à des échauffourées inutiles, où il y a même mort d’hommes.

Notre loi fondamentale, en son article 12, stipule que aucun Ivoirien ne peut être contraint à l’exil, or Dieu seul sait combien, ils sont nombreux, du Ghana au Benin – Togo, en passant par le Mali, Burkina et Guinée Conakry sans oublier tout le stock de l’Europe et des Amérique… Tous ces prisonniers politiques et militaires qui croupissent en prison, sans jugement, privés de leurs droits civiques.

Les réalités sont là, tangibles. Le gouvernement de Côte d’Ivoire gagnerait à ouvrir de nouveau un débat sincère autour d’une table de discussion avec toute l’opposition significative pour arrêter des mesures consensuelles.

Notre contribution de ce jour se veut aussi d’exorciser la peur qui se lie sur le visage des ivoiriens à l’approche de cette élection capitale.

Basile Yao

Membre du Bureau Politique du PDCI-RDA

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